
C’est l’heure à laquelle Bella prend son train à South Woodford dans le nord de Londres. Une heure de transports en commun pour relier la zone 4 à Gloucester Road. Un trajet des quartiers populaires aux avenues chics avec le flot des travailleurs qui n’ont pas les moyens d’habiter dans la zone 1, le centre de la capitale.
Avec le temps, l’envolée de prix de l’immobilier londonien a poussé les plus précaires loin du centre-ville. Du haut de son mètre cinquante-cinq, Bella fait partie de la working-class britannique qui use et abuse de la possibilité de travailler presque autant qu’elle le souhaite. Seuls ses traits un peu creusés trahissent ses nuits trop courtes et ses week-ends sans repos.
Car Bella a plusieurs vies. La journée, elle travaille dans un casino. 9 to 5. L’établissement tourne à plein régime, 24h/24. Hier croupière, elle surveille aujourd’hui les tables. Ça fait 10 ans qu’elle regarde les autres dépenser leur argent dans l’espoir d’être plus riches. Un espoir qu’elle partage aussi.
Alors pour compléter son maigre salaire et payer ses factures et ses cartes de crédit, elle arrive dès 7h et fait des ménages dans le quartier. Même chose le soir avant de repartir dans sa banlieue.
A-t-elle seulement une vie? A-t-elle seulement un âge? Difficile de le savoir. Elle attend le jour de la retraite en affichant un sourire trop usé par les années. Ce jour-là, elle touchera son jackpot à elle et partira vivre au Portugal. A moins que comme les drogués du jeu, incapables de décrocher, ou peut-être plus probablement par nécessité, elle continuera à travailler…
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Tout comme l’écrivain devant sa feuille, C-Baz craint le mur blanc, le manque d’inspiration. Voilà pourquoi pour cette fresque, il se prépare depuis plusieurs semaines. Il sait qu’il sera vu dans cette ruelle pavée de Shoreditch et que son oeuvre, bien qu’éphémère, devra faire réagir.
Une seconde avant de commencer, il prend sa respiration, invoque discrètement les Banksy, Invader et autres Eine qui l’ont précédé. Sa bombe d’une main, de l’autre ses pochoirs, il est maintenant prêt. C-Baz fait partie de ses artistes qui utilisent la rue comme espace de création. On les appelle graffeurs, taggeurs ou encore pochoiristes. Leurs oeuvres sont parfois discrètes, parfois monumentales mais toutes habillent la ville de 1000 couleurs. Certaines rues de l’est de Londres en sont recouvertes.
En trompe-l’oeil, ils revendiquent le droit de peintre sur les murs pour interpeler le citoyen. Ici, on connaît leur nom, leur signature, rarement leur visage, pourtant, de manière plus ou moins visible, ils interrogent la place de l’art dans la société. Si C-Baz se sent si près du britannique Banksy, c’est que comme lui son projet artistique et aussi politique. Avec humour et poésie, ses fresques urbaines sont avant tout d’acerbes critiques de la société de consommation et du capitalisme impérialiste. Des détournements provocateurs qui ne sont pas du goût de tout le monde mais qui font mouche dans ce quartier bohème de la capitale.
Ça fait 10 ans que C-Baz se prête quasi-quotidiennement à cette partie de cache-cache avec la police et les services de nettoyage de Londres. Heureusement, depuis quelques années, la ville et les propriétaires ont bien compris l’intérêt de laisser vivre la rue et ses artistes.
Autrefois, ces oeuvres d’art étaient considérées comme des dégradations. Aujourd’hui, certaines sont dans des musées et les artistes sont côtés. Et comme toujours quand l’alternatif gagne en reconnaissance, le commerce n’est jamais loin. Les oeuvres de C-Baz et de ses amis font l’objet de visites guidées payantes à travers l’Est de Londres. Les photos de leurs peintures se retrouvent en vente sur les marchés de la ville.
Le business est tel que récemment, le mur d’un magasin où Banksy a peint a été purement et simplement découpé. Il devait être vendu aux enchères à Miami. Pour le puriste C-Baz, une telle dérive est scandaleuse même s’il sait au fond de lui que ce serait une reconnaissance incroyable…
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octobre 13th, 2015 · 1 Comment

Son truc à lui c’est de courir avant la clôture des marchés asiatiques. Un footing dans La City à 5h du matin, c’est idéal pour avoir les idées claires avant de bosser. La City la nuit, c’est un calme paisible. Glacial. Désert. Comme tous les bureaux restent allumés, la 3e place financière mondiale ressemble à une carcasse sans vie. Une bête en sommeil que seuls le personnel de ménage et quelques lève-tôt viennent chatouiller.
John court tous les matins. Du lundi au vendredi, il fait ses 6 miles entre les buildings. La journée, des milliards de dollars s’y échangent mais à 5h, il est seul ou presque. Il ne croise sur Bishopsgate qu’un livreur de journaux gratuits. Dans la gare de Liverpool Street, un SDF dort sur le banc devant le McDo où les serveurs s’activent déjà et nettoient leurs glaces. Tous ces gens se saluent d’un geste de la tête. Entre « early birds », on se reconnaît.
Il est 5h, London s’éveille
Quand John termine sa course, il est devant son immeuble de bureau. Le temps de monter au 17e étage et de prendre une douche, sa montre GPS se synchronise avec son Smartphone. « John ran 6.1 miles in 44 minutes » : c’est le message qui, dans un instant, sera automatiquement posté sur son compte Facebook. Ses amis pourront voir le résultat de sa course quotidienne ; quoi qu’à l’heure où il court, il n’y a pas plus de monde dans la rue que sur les réseaux sociaux.
Du haut de sa tour, John regarde la City se réveiller. En bas, quelques ombres se faufilent entre les enseignes des banques et des sociétés d’assurance. Bientôt, les trading-floors seront prêts à affronter une nouvelle journée de crise financière. Heureusement la hauteur lui offre encore un répit. Du 17e étage, qui pourrait dire que la crise fait encore rage ? Qui pourrait distinguer un trader d’un serveur du Starbucks ?
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septembre 18th, 2015 · No Comments

L’Angleterre attend près d’un demi-million de visiteurs étrangers pour la Coupe du monde de rugby qui débute ce soir, un coup de pouce bienvenu pour l’économie locale et notamment le secteur du tourisme qui tourne habituellement au ralenti à l’automne.
Les six semaines de tournoi devraient attirer 2,22 millions de spectateurs, bien plus que les 1,47 million de fans réunis il y a quatre ans lors de la dernière édition en Nouvelle-Zélande. Sur ce total, 466.000 viendraient de l’étranger.
Plus de bières, plus de TV
Le tournoi représentera une solide contribution au secteur du tourisme. Les emblématiques pubs, qui souffrent depuis des années de la baisse générale de la consommation de bière, comptent également profiter de l’aubaine.
Comme à chaque grand événement sportif, les ventes de télévisions, de souvenirs divers ou encore de snacks et bières à consommer devant l’écran devraient bénéficier d’un coup de pouce.
A la différence des Jeux olympiques de 2012, concentrés à Londres, c’est aussi une grande partie du territoire qui pourra cette fois-ci profiter des retombées de l’événement. Les visiteurs feront en effet tourner hôtels, restaurants et magasins dans les onze villes hôtes, de la modeste Exeter dans le sud-ouest de l’Angleterre à Newcastle au nord-est, en passant par Cardiff, seule ville hôte située au pays de Galles.
Au total, l’événement devrait générer 2,2 milliards de livres (presque 3 milliards d’euros) pour l’économie britannique, en comptant les retombées indirectes, selon le cabinet EY.
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septembre 15th, 2015 · No Comments

Envie de découvrir autre chose ? Marre de toujours vous balader dans les mêmes quartiers de Londres ? Voilà une idée : Harringey est un quartier en plein développement au nord de Londres, situé entre le Finsbury Park et Turnpike lane, voir la carte.
Un peu d’histoire …
Au Moyen-Âge, le lieu était totalement recouvert de forêts. Finsbury Park est le vestige des paysages d’autrefois. Depuis les années 1800, les Londoniens ont commencé à y habiter. Et c’est en 1900 qu’Harringay est né de la fusion de deux quartiers : Hornsey et Tottenham. Il est encore possible de voir l’ancienne frontière entre les deux quartiers sur la plupart des routes dans l’ouest d’Harringay où les pavés ont laissés la place au goudron.
De plus en plus huppé
Le quartier abrite de grandes maisons Victoriennes disposées en une vingtaine de rues parallèles, d’où le nom d’« Harringay Ladder » : l’échelle d’Harringay. Green Lanes est la rue commerçante principale qui s’étend sur plus de 2km. Elle est très connue pour ses restaurants turcs et grecs. Où on y trouve également de nombreuses boutiques, des shops (certains ouverts 24h/24 !) mais aussi des bars, pubs et restaurants.
Harringay est un district résidentiel apprécié par les familles aisées. C’est devenu le repère des « yummy mumies », ces mamans branchées, jeunes et jolies qui ont les moyens. Le quartier garde son âme [Read more →]
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septembre 7th, 2015 · 1 Comment

Parlez-vous anglais. Un peu. beaucoup ? Pour beaucoup de Français, Londres est une étape incontournable pour essayer de perfectionner leur accent. Voilà pour la théorie. La pratique est plus compliquée car il faut déjà avoir le courage de se lancer. Voilà quelques idées pour le faire. [Read more →]
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juillet 29th, 2015 · 2 Comments

Southend-on-Sea est une station balnéaire située à 65km à l’est de Londres (voir carte). Outre les 7km de bords de mer abritant de nombreuses plages où il fait bon se prélasser, Southend-on-Sea recèle de multiples facettes. Suivez le guide !
Le Southend Pier, une jetée de 2km de long
Southend est connue pour sa jetée sur la mer la plus longue du monde ! Construite en 1830, Southend Pier représente l’emblème historique de la ville et fait la fierté de ses habitants. Rendez-vous au Southend Pier Museum par le petit train qui longe la jetée, pour se plonger dans l’histoire de la cité.

Adventure Island, un génial parc d’attraction
Situé face à la mer, Adventure Island présente plus d’une soixantaine d’attractions. Le meilleur de tout le UK. De quoi satisfaire tout un chacun ! Sans compter que l’entrée est gratuite : il suffit de payer seulement les attractions dans lesquelles vous souhaitez vous aventurer. Par exemple, Rage, du haut de ses 23 mètres de chute et ses vrilles à 360 degrés, a été élu meilleur « rollercoaster de Grande-Bretagne » par BBC1’ Blue Peter.

Old Leigh, le quartier pittoresque de Southend
Old Leigh est un ancien village de pêcheurs typique à l’écart de l’agitation de Southend. On y trouve des pubs traditionnels, des cafés indépendants et des restaurants chics. C’est le meilleur endroit pour y goûter des produits de la mer de qualité. Mais Old Leigh est surtout connu pour être la « Cockling capitale » du monde. Cette appellation est due aux multiples petits hangars en tôle qui ornent les ruelles pavées, où l’on peut acheter poissons, coquillages et crustacés d’une fraîcheur inégalée.

Plus qu’une station balnéaire traditionnelle
La plus grande ville du comté d’Essex est une destination idéale pour un week-end aussi bien tranquille qu’animé. La ville côtière organise de nombreux évènements et animations tout au long de l’année. Salles de concerts, théâtres, musées mais aussi boîtes de nuit et festivals c’est la destination culturelle et festive idéale. Plus d’infos sur Visit SouthEnd ou LoveSouthend
Notez que 15 août, une journée est organisée à Southend par nos amis de House London Trip. Retrouvez toutes les infos sur le groupe Facebook dédié.
Tags: House London Trip · Que faire à Londres ce week-end · Vivre à Londres
juillet 20th, 2015 · 2 Comments

Passons aux choses sérieuses. Vous avez été nombreux à écrire pour avoir des infos sur le concours « Rock en Seine » et nous y voilà. Le concours sera simple et efficace.
French in London vous propose de gagner 3 pass « jour » (pour le vendredi, le samedi ou le dimanche). Pour cela, il faudra être rapide et répondre à la question : Quel artiste britannique (présent à Rock en Seine 2015) a sorti un album appelé « At Least for Now »
Les gagnants seront les 3 plus rapides à envoyer la bonne réponse sur le mail
avec comme objet « Rock en Seine ». Notez la réponse dans le mail avec vos coordonnées. (Concours ouvert aux +18 ans).
Un grand merci à Rock en Seine pour ce joli concours. Bonne chance à tous et vive le Rock !!
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