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Londres soigne son image dans la presse

avril 21st, 2009 · 10 Comments

Alors que le Royaume-Uni a été touché par la crise bien avant la France, la question du rebond de son économie se pose sérieusement à l’heure où les bourses européennes et mondiales semblent reprendre gentiment confiance.

Un rebond, ça se fabrique dans les faits, dans les chiffres de l’emploi et de la consommation… mais ça se joue aussi dans l’imaginaire. Évidemment on attend 3,2 millions de chômeurs en UK en 2010. Évidemment, le marché immobilier est à plat et la finance peine à panser et à repenser ses plaies. Mais le plus intéressant, c’est que Londres garde dans la presse française son image de cité conquérante où tout reste possible.

Londres, la Une des fonds de tiroir

Deux grands magazines français viennent d’ailleurs de faire leur Une sur Londres, le Nouvel Obs et Télérama (oui vous savez, c’est le marronnier annuel qui ressort comme le classement des hôpitaux, les meilleures prépas et autres révélations sur les francs-maçons). Et bien dans ces deux mag’, on retrouve cette idée que Londres plie mais ne rompt pas.

On retrouve l’idée que la Perfide Albion renaitra toujours de ses cendres comme après l’incendie de 1666. Si l’on suit le flegme et l’optimisme britannique, c’est possible. D’ailleurs, rares sont ceux qui sont si alarmants/alarmistes de ce côté-ci de la Manche. Le show-off joue à plein. L’auto-persuasion aussi. « Keep calm and Carry on » disait déjà le panneau (un poster de 1939 destiné à rassurer la population en cas d’invasion allemande remis au goût du jour par The Guardian en 2005).

La récession : pas vue, pas crise.

Je me souviens de cette journaliste du Nouvel Obs que j’avais rencontrée en décembre et qui cherchait à l’époque à tout prix des signes du blues de La City. Difficile me disait-elle de trouver des signes réels de la crise, des commerçants qui expliqueraient que « oui, mon activité est en chute libre… » Comme si les discours des économistes (qui gardent en particulier un oeil rivé sur le volumes des achats d´auto des Anglais comme indicateur principal du moindre signe de relance de la consommation), des politiques et les annonces de licenciements n’avaient pas d’impact sur la ville.

Aujourd’hui, c’est probablement plus flagrant. Car la gueule de bois est bien là. Les bureaux et les bars à champagne sont bien vides. Mais Londres est en passe de gagner la bataille de l’image. Celle qui fait défaut à la France depuis bien longtemps. Celle qui demain attirera à nouveau les investisseurs et les jeunes loups de la finance et du reste.

Londres renaîtra. Il se dit ici ou là qu’une nouvelle bulle est en passe de se créer sur l’or et les obligations d’Etat. Il se dit que la mode suit aussi la tendance et que la coiffure trendy est désormais aux cheveux longs (économie de coiffeurs oblige!). Il se dit que c’est le moment de prendre l’Eurostar pour Londres pour dépenser des livres bon marché pendant les soldes. Il se dit que Londres sera au top pour les J.O de 2012. Prenez garde si vous en doutez ! « Honni soit qui mal y pense » disaient déjà les chevaliers british durant la guerre de Cent Ans…

Tags: Editorial / POV · Finance / Money · France vs. UK · Vivre à Londres

10 responses so far ↓

  • 1 Profession expat // Avr 21, 2009 at 1:49

    London is not over! Ce qui caractérise cette ville, c’est son ouverture sur le monde, sa diversité. Elle repartira donc, de quelle façon? C’est difficile à dire. Après sa période Beetles, Punk, City, ce sera une nouvelle façon de vivre!

  • 2 Expat too // Avr 21, 2009 at 3:09

    Votre article comporte de nombreuses erreurs digne d’une propagande anti-britannique.

    1) Le Royaume-Uni a été touché avant la France par la crise, c’est exact. Le montant total des emprunts (entreprises + particuliers) représente 100% du PIB britannique contre 41% du PIB français. Ce chiffre montre que l’impact du crédit crunch est évidemment plus fort sur le RU que sur la France mais il montre également que la France a une économie endormie, où l’investissement est trop faible.
    2) La hausse du chômage a fortement ralenti et les prédictions de 3millions sont pour fin 2011 – d’autre part, le RU compte dans ses chômeurs l’équivalent des rmistes – 1 million. Pour l’instant le taux de chômage est de 1 million – 2 millions avec les rmistes pour l’ensemble du RU. Personne ne peut prédire le taux de chômage à deux ans… Londres était en pénurie de main d’oeuvre avant la crise.
    3) Le marché immobilier est reparti à la hause depuis début février, il est loin d’être à plat et le nombre d’emprunt a augmenté de 20% en mars par rapport à février.
    Londres est une cité conquérante, Paris est une ville qui se meurt, j’ai habité 18 ans à Paris et 3 ans à Londres, la différence est nette – avec ou sans récession d’ailleurs.

  • 3 admin // Avr 21, 2009 at 3:50

    Propagande anti-britannique ? c’est rigolo.

    Moyennant quoi, vous avez raison, le 3,2M de chômeurs, c’est en 2010 selon le CBI, le Medef local. My mistake, corrigée dans le texte.

  • 4 Andy // Avr 21, 2009 at 3:54

    Je suis d’accord avec Profession Expat et Expat Too.

    Ce weekend j’etais a Londres et damn… it was such a blast…

    Big lol.

    Andy

  • 5 Pierre // Avr 21, 2009 at 5:08

    La dernière fois ou j’ai été à Londres était en 1989 lors d’un voyage scolaire. Et je ne suis pas allé à Paris que 2 ou 3 fois, la dernière datant de 5 ou 6 ans. Autant dire que je n’ai pas de réel avis basé sur mon expérience.

    L’image que l’on donne dans les médias classiques (Télévisions, Radios et grands magazines) depuis des années est la suivante :
    – Londres est une ville ouverte sur le monde, dynamique
    – Paris dont on parle beaucoup moins l’est nettement moins.

    Si l’on lit entre les lignes on a l’impression que Londres arrive à attirer l’élite du monde entier alors que Paris, à cause de l’immobilisme francais, de son sytème archaïque n’a tout simplement pas les moyens de rivaliser.

    Depuis le début de la crise une autre voix, venant de magazines plus à gauche tels que Marianne et de blogs semblent dire que Londres a tout misé sur la finance.

    Cette presse pense que l’arbre Londres cache la forêt des villes britanniques délaissées, sans industries et d’une classe moyenne à l’abandon.

    J’ai bien l’impression que les deux points de vue soit compatibles :
    Londres est une ville qui a attiré une élite certes mais sur une seule base :
    l’avidité des gains astronomiques de la city.

    Alors certes ces élites ont entraînés avec elles les artistes, les architectes, les restaurateurs et d’autres ambitieux (dans tous les sens du terme)…et donc créé un dynamisme exacerbé dans cette ville.

    Mais n’est ce pas justement au prix de voir ce dynamisme réservé à cette élite fortunée, de voir tout s’écrouler comme un château de carte avec la crise ?

  • 6 langue-rouge // Avr 21, 2009 at 9:04

    Pour répondre à Expat too // avr 21, 2009 at 3:09, Londres est la ville du libéralisme, mais c’est aussi la ville de la torpeur sociale.
    Mes copains de gauche (le labour étant de droite) habitant Londres ne sont pas loin de penser que Londres se meurt derrière les formidables artifices de l’ultra-libéralisme et que Paris et sa banlieue vibre sous son vernis parfois conservateur.
    Mais évidemment pour voir la réalité, il faut vouloir regarder au delà des quartiers branchés et de l’image papier glacé
    united colors of benetton de certains quartiers.
    Oui, le Londres réel, celui de la très grande majorité des londoniens se meurt à coups de spéculation effrénée, de jeunesse à la dérive, de travailleurs pauvres sans autre espoir que d’accumuler les petits boulots.

    Mais voilà l’art étant devenu business et rien que business, les artistes bohèmes tels les mouches attirés par le vinaigre créent et vendent leur camelote au pied de la City aux millionaires qui cherchent un sens à leurs pillages des richesses mondiales.
    Il fut un temps où l’art était autre chose que cela. Maintenant, il faut aller aux marges extrêmes. Et même celles-ci sont satellisées par l’art mainstream.
    Et on dira que Londres est une capitale culinaire parce qu’elle accumule les restos et les chefs tape-à-l’oeil ou qu’elle est la capitale culturelle parce que Christies et Sothebies…

    La réalité c’est que Londres est la ville du Libéralisme triomphant et tant que le libéralisme financier dirigera le monde, et tant que les traders pourront jouer avec nos vies et la boire tel des vampires dans les bars branchés de Londres, Londres aura ce vernis de dynamisme.
    Mais tout à une fin. Le libéralisme financier est né et il mourra un jour et ce jour là je dansera sur son cadavre et Londres, peut-être revivra pour de bon. Un peu moins rutilante, certainement moins brillante mais un peu plus vivante.

  • 7 HECTOR VIGO // Avr 21, 2009 at 10:54

    Pour ce qui est de l’ évolution de l’ économie, je me garderai de me prononcer, mais en tant qu’ancien journaliste de la BBC, je regrette la perte de certaines traditions, à commencer l’ indépendance de la BBC par rapport au pouvoir et ce qui semble bien être une atteinte aux libertés (manoeuvres de diffamation visant l’ opposition , interdiction de filmer la police en action, atteintes au droit de manifester pacifiquement, violences policières, surveillance électronique, etc) sans parler des problèmes de déontologie ( voir la question des indemnités des députés, par exemple, pour le « deuxième » logement).

  • 8 cedric // Avr 22, 2009 at 12:51

    La mode aux cheveux longs pour la reprise… et merde. Il va falloir que je trouve un solution à ma future crise du coup.

  • 9 alexis // Avr 22, 2009 at 4:05

    qu’est-ce que ça veut dire qu’il y aurait une nouvelle bulle sur les emprunts d’état et l’or ? Absurde. Déjà ça se verrait dans leurs cours : l’or aurait monté à Londres alors que le cours de l’once est revenu de 1000 $ à 880$ et les emprunts d’état, ça pourrait chuter dès qu’il y aura une reprise de l’inflation. Et en quoi ça serait positif si l’or augmentait ?

    Par ailleurs, dire que Londres renaîtra par la finance (entre autres), c’est absurde. la finane de trading est morte. Eh oui, il y a des activités qui meurent un jour (la liste est longue).

  • 10 moi // Juin 20, 2009 at 11:20

    Toujours London vs Paris, y’a autre chose sur cette planète, vous savez. 🙂

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