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2009 : l’année du compositeur Henry Purcell

janvier 5th, 2009 · 4 Comments

Il est bon de savoir que bien avant les Beatles, Radiohead ou Jimmy Somerville, la Grande-Bretagne a enfanté quelques-uns des plus grands maîtres de la musique baroque. Henry Purcell (1659-1695) fait sans hésiter partie de ceux-là. Et, à titre perso, c’est l’un de mes compositeurs préférés.

Pour beaucoup, Purcell fut le plus grand compositeur anglais de naissance (si l’on met de côté Haendel qui fut naturalisé un siècle plus tard). C’est en tous cas certainement l’un des plus précoces. Purcell aurait écrit sa première Å“uvre à l’âge de 9 ans. A 11 ans, il composait une ode pour l’anniversaire du Roi, etc.

Pur Londonien, il vient d’une famille reconnue. Son père était gentilhomme de la Chapelle Royale. Le jeune Henry connut pas mal d’événements qui ont marqué Londres. En 1665, 100.000 personnes sont mortes de la peste et un an plus tard, le grand incendie de 1666 ravageait une partie du Londres en bois construit par les Plantagenêt et les Tudor. Pour certains, ces événements tragiques et tous les deuils autour de Purcell ont façonné la sensibilité du musicien.

Je ne vais pas vous faire le détail de sa vie mais il faut noter qu’à à peine 20 ans, il fut nommé organiste de l’Abbaye de Westminster. Son répertoire est assez varié, de la musique sacrée à l’opéra (Dido and Aeneas) en passant par des semi-opéras (King Arthur…).

extrait n°1 : Dido and Aeneas (Z. 626)

trêve de bla-bla, jugez plutôt en écoutant un extrait de Dido and Aeneas (en Français Didon et Enée). La version complète en trois actes dure un peu plus d’une heure (ce qui est assez court pour un opéra) et fut présentée pour la première fois en 1689 à Chelsea.

Cliquez ici pour écouter l’Ouverture de Dido and Æneas

Pour comprendre un peu mieux, sachez juste que l’action se passe à Carthage. Didon est bien embêtée car elle aime en secret Énée, le prince de Troie. Evidemment, elle ne peut avouer son tourment sous crainte de décevoir son peuple. La belle affaire!

Belinda, sa confidente, lui suggère alors d’épouser Énée. Une super idée puisqu’ils s’aiment tous deux en secret et qu’en plus, une telle alliance assurerait la prospérité et la paix pour l’empire (ce qui n’est pas fondamentalement une mauvaise chose). Didon, comblée, accepte la proposition d’Énée et succombe à l’amour. Ah, l’amour…

extrait n°2 : O solitude, my sweetest choice (Z. 406)

Un peu moins facile d’accès et beaucoup plus mélancolique, vous pouvez écouter ci-dessous un morceau chanté par Alfred Deller, contreténor britannique qui remis à l’honneur cette tessiture au milieu du XXe siècle.

Cliquez ici pour écouter O solitude, my sweetest choice par Alfred Deller

Il est accompagné seulement par une viole de gambe et un orgue positif. La direction est de William Christie. C’est aussi lui qui dirige l’extrait de Dido and Aeneas ci-dessus avec son ensemble Les Arts Florissants. C’est selon moi à l’heure actuelle le maitre de la musique baroque, il est sans doute le chef d’orchestre le plus pointu et le plus juste sur toute cette période.

Voilà pour cette page musicale que j’avais de partager avec vous depuis un moment. C’est d’ailleurs avec amusement que j’ai réalisé que 2009 marquait un anniversaire pour Purcell. Enjoy !

Tags: Editorial / POV · Histoire · Music

4 responses so far ↓

  • 1 cedric // Jan 5, 2009 at 8:46

    Et moi qui croyait que Dido elle fricotait plutôt avec Eminem, aka Slim Shady… Décidément, si elle s’est aussi encoquiné d’Enée dans un truc à Troie, alors elle a pas dû rester longtemps… Purcell. Et oui, 2009 aussi l’année du calembourg foireux! bonne année:)

  • 2 Adam // Jan 6, 2009 at 5:29

    Jolie article sur un sujet peut être meconnu en France. Merci.

  • 3 Lindoro // Jan 6, 2009 at 6:54

    Bonjour
    Excellente initiative que de faire connaître Purcell. Je ne suis pas très baroqueux mais Purcell j’aime depuis le premier jour. La « Mort de Didon » est une de mes premières émotions musicales dans une interprétation « out -of-date » mais qui m’a marqué. (Kirsten Flagstad, une wagnérienne!)
    Quant à Deller, pour moi qui apprécie peu par goût contre-ténors et autres sopranistes, il me fait mentir encore. La fêlure de la voix conduite au bord de la rupture au service de la seule et pure beauté musicale…
    Merci.

  • 4 patrick // Jan 22, 2009 at 8:09

    ça me fait plaisir de lire cet article sur Purcell; nous avons vu récemment à l’opéra comique à Paris un Didon et Enée remarquable. merci.

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