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Du bénéf… du bonus… du pouvoir d’achat!

mars 6th, 2008 · 9 Comments

John Lewis Oxford Street French in london

Ça commence presque comme une fable de La Fontaine… « L’employé, ayant bossé toute l’année, se trouva fort récompensé, quand le profit fut publié… » L’employé bienheureux du jour, il bosse chez John Lewis, l’un des plus grands magasins de Londres, présent sur Oxford Street. L’équivalent Outre-Manche du Printemps sur le boulevard Haussman.

Son patron, bien inspiré, vient de lui attribuer un bonus de 20% de son salaire annuel. Ça donne 2 623£ de prime en moyenne (3 500€) pour chacun des 69 000 salariés du groupe. Une manière de les récompenser alors que John Lewis publie un bénéfice net annuel en hausse de 19%.

Il faut dire que l’année a été bonne pour John Lewis (qui parle de récession???). Rien qu’à Noël, le groupe de distribution britannique a réalisé pour plus de 100 millions de livres de recettes. Des ventes record qui justifient des bonus record, non?

Si j’ai réagi à l’info, c’est qu’elle est assez rare pour être soulignée. Je ne jetterai la pierre sur personne, mais quand, fin février, PPR publiait un bénéfice net 2007 en hausse de 34% à 922 M€… j’ai du louper la partie où ils redistribuaient des primes à la pelle.

Ne parlons pas des bonus dans la finance qui frôlent (ou ont frôlé) des machins indécents mais voilà bien un truc où Londres excelle… l’évolution de carrière et salariale. Je ne bosse pas dans la finance mais le jour où j’ai eu mon augmentation annuelle, j’ai eu une pensée émue pour nos amis fonctionnaires français à qui l’on propose +0,8%…

Douce utopie mais à l’heure où l’on parle de pouvoir d’achat, ne faudrait-il pas redistribuer un peu mieux? Pas de manière égale, c’est ridicule, mais le modèle John Lewis a le mérite de n’oublier personne… Ça motive tout le monde et ça permet à la ménagère de faire ses courses sans flipper.

Ah oui, mais j’oubliais un truc!! John Lewis n’est pas coté! Ce sont donc les employés et non les actionnaires qui récupèrent les bons résultats… Arg! Tout mon beau raisonnement est démonté! A moins que…

Crédit photo: Buckaroo Kid

Tags: Finance / Money · News / Actu

9 responses so far ↓

  • 1 PascalT // Mar 7, 2008 at 10:31

    Oui le modele anglais est interessant.

    Non il n’est pas certain que les fonctionnaires francais soient salariés d’une entreprise qui dégage de fortes marges bénéficiaires.

    Peut etre parce qu’ils sont plus nombreux que dans les entreprises concurrentes ? (etat anglais, etat allemand, …)

  • 2 Mirabo // Mar 7, 2008 at 11:10

    Ben oui, mais ne sont avantagés par ce système que les salariés d’entreprises à but lucratif… C’est un système de distribution assurément plus juste à l’échelle de l’entreprise, mais pas du tout à l’échelle du pays.
    C’est tout le problème de l’intéressement salarial – que ce soit pour les hauts cadres seulement ou pour tous les employés -, qui est souvent présenté comme la panacée, mais qui est en réalité profondément injuste : ce n’est pas parce qu’on travaille pour une entreprise à faible rendement financier (telle qu’une administration !) qu’on est moins méritant…

  • 3 Raoulz // Mar 7, 2008 at 11:53

    L’administration n’a pas de critere de rentabilite mais pourrait avoir des criteres d’efficacite: Telle administration a reussi a economiser 10% de son budget a qualite egale, paf 10% de prime a ses fonctionnaires. Tel fonctionnaire a une idee pour augmenter l’efficacite: Paf un pourcentage des economies tombe dans sa poche sous la forme d’une prime. Les fonctionnaires ont des primes, mes impots sont mieux depenses, tout le monde est content!

  • 4 Luca // Mar 7, 2008 at 1:09

    Je ne suis pas du tout d’accord.
    Le concept de prime est normal, le point est qu’il ne doit pas représenter un percentage à deux chiffres de votre revenu annuel, parce que en tout cas en signant votre CDI vous avez déjà « vendu » la plus grande partie de vos heures de travail annuel, et que là on vous modifie le prix de l’heure selon les fluctuation des marchés des marchandises et –ce qui est pire- des marchés financiers. En gros, votre salaire devient en partie un « future », c’est-à-dire un produit dérivé. Trouvez un magasin qui vous vend des œufs et des pâtes en suivant les fluctuations de votre salaire et vous n’aurez rien perdu. Mais dans le cas contraire, vous avez simplement acquis un bénéfice futur hypothétique contre quoi au juste ? Votre intérêt serait plutôt de retoucher en hausse la partie fixe de votre revenu, pas d’augmenter le poids de celle variable. En gros vous avez besoin d’une augmentation.

  • 5 jerome // Mar 7, 2008 at 1:45

    Merci de ce papier ça prouve que quand on à des dirigeants responsables tout le monde y gagne.
    Le jour oú en France ça se passera comme ça je viendrai y retravailler (exilé en suisse pour le boulot).
    La redistribution des profits, tout le monde y gagne !

  • 6 Tibo // Mar 7, 2008 at 6:00

    Le fait que l’entreprise soit cotee ou non n’a strictement rien a voir… Dans le cas d’une entreprise cotee il y a des actionnaires et vous croyez qu’il y a quoi parce que l’entreprise n’est pas cotee? Des bons samaritains??!! Il y a un fondateur, des fonds, des actionnaires d’une entreprise non cotee. Raisonnement limitee. En plus en France il y a toujours la prime interressement et participation qui suit quelque peu les resultats des entreprises (etude plus poussee a faire sans doute)…

  • 7 Sparadra // Mar 7, 2008 at 10:11

    Excellente initiative ! Ce qui serait bien, en contrepartie de cette prime, ce serait que les employés de John Lewis à Kingston soient un minimum aimables et souriants avec les clients. La plupart du temps, j’ai l’impression de me retrouver face à des portes de prison quand je passe à la caisse ou que je demande un renseignement… Ils pourraient au moins faire l’effort d’être faux-culs comme les employés des Galeries Lafayette à Paris ! ;o)

  • 8 Astringues // Mar 9, 2008 at 9:02

    Belle initiative en effet, qui démontre amplement les effets pervers du tout pour l’actionnariat.
    Ce qui était pensé comme devant être le fondement du financement du système (ce qui est contestable, mais c’est une autre discussion) en devient la perte dans ses dérives déprécient l’entreprise et ses salariés.
    Remettons le monde à l’endroit, et on n’entendra plus de débat stérile sur fonctionnaires/non-fonctionnaires 😉

  • 9 johnlelyonnais // Mar 28, 2008 at 2:24

    Il faut noter que John Lewis s’appelle John Lewis Partnership. C’est a dire que l’entreprise appartient aux employes seuls – pas d’actionnaires ni de proprietaire externe. Chaque employe est un Partner (comme pour les cabinets d’avocats) et les employes recoivent simplement cequi leur est du. Il ne s’agit pas d’acte de bons samaritains!

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