French in London – le blog des Francais de Londres header image 2

L’Angleterre a déjà grillé la France sur la clope

janvier 1st, 2008 · 21 Comments

French in london smoker london

A l’heure où la France découvre la vie sans tabac dans les cafés-restaurants, le Royaume-Uni n’y pense même plus… Et pourtant, dans le pays où l’on compte presque un pub par habitant, la « pinte-clope » était tout aussi populaire que le traditionnel « café-clope »…

Histoire de com… L’Angleterre a depuis longtemps succombé au règne du « tout préventif » (ne rendant d’ailleurs pas plus tendre le « tout repressif »). Tout ça, grâce… à la com ! Ici, l’interdiction de fumer dans les lieux publics est en vigueur depuis le 1er juillet 2007 mais, depuis des mois, les pouvoirs publics ont mis le paquet sur le communication/prévention. Cet été, les bus du pays étaient couverts de messages « England is now smokefree »…

Histoire de calendrier… A l’époque, point de hauts cris indignés. La transition s’est faite en douceur. Les fumeurs sont gentiment allés griller leurs cigarettes en dehors des bars et des boîtes, où des espaces leur ont été aménagés (et qui sont devenus des espaces de drague très courus).

Pour comprendre ce changement sans heurt, on peut mettre en avant la docilité des Britanniques… Moi, je tablerais aussi volontiers sur la période de l’année, le 1er juillet. Même à Londres, les températures estivales sont beaucoup plus indulgentes que celles du 1er janvier ! Je comprends que certains fumeurs français râlent de devoir sortir en griller une quand il fait 2°… Mais à quoi pense le législateur ??

Histoire de mentalité… Reste en France l’hostilité des buralistes et propriétaires de bars. Depuis des mois, on entend ces « professionnels du tabac » s’inquiéter d’une potentielle baisse de chiffre d’affaires liée à l’interdiction du tabac, etc.

J’aimerais juste citer une interview par l’AFP du porte-parole de la BBPA (qui représente la moitié des 60 000 pubs britanniques). « L’interdiction de fumer va profiter aux pubs. Cela va nous permettre de faire revenir des gens qui ne venaient plus à cause de l’atmosphère enfumée, (et) d’attirer les 75 % de la population qui ne fume pas, mais aussi de garder nos clients fumeurs avec nos espaces extérieurs. » Rigolo comme le discours des buralistes français est diamétralement opposé…

Et dans la pratique… Il ne s’agit pas ici (comme dans tout ce blog) de glorifier le modèle anglais ni de brimer systématiquement la contestation made-in-france. Mais, en matière de santé publique, il faut faire preuve de pragmatisme et de fermeté. Après, comme toujours, il y a les effets secondaires: dans les boites de nuit de Londres, l’odeur qui domine est désormais… la transpiration! On ne peut pas tout avoir…

Photo: Sirio sur Flick’R

Tags: Vivre à Londres

21 responses so far ↓

  • 1 matt // Jan 1, 2008 at 10:27

    Tout à fait d’accord avec le constat: le choix de juillet a été très judicieux, les pubs avec terrasses ont été pris d’assaut (et sont encore privilégiés). Les gérants de clubs ou pubs s’y sont aussi préparé et ont aménagés, et le pragmatisme britannique a fait le reste: plutôt que de se plaindre, tentons d’attirer les indisposés par la fumée. Et quand la pluie et le froid sont arrivés, tous le monde était habitué.

  • 2 Marie // Jan 2, 2008 at 10:43

    Pourquoi faut il comme toujours que les français se considèrent au dessus des lois en prenant pour prétexte que nous sommes la patrie des droits de l’homme, bla bla bla. Qu’en est il du droit des non fumeurs? Enfin, je vais pouvoir pousser la porte d’un bistrot et ne plus être mise à l’écart de tant de convivialité à cause de la fumée des autres qui m’est insupportable. Pour parler de nos voisins, j’ai constaté qu’en Irlande c’est une soudaine odeur de pet qui s’invite parfois dans les pubs (effet Guinness?) mais elle est si fugace et sympathique que je ne l’échangerais pas contre celle de la cigarette!!

  • 3 Jeff // Jan 2, 2008 at 11:17

    Bonne remarque. Mais les français ont eu 1 an pour s’y préparer, après 15 ans de loi Evin tout de même) Si les cafetiers, restaurateurs et autres avaient préparé leurs clients – ne serait-ce qu’en faisant une ou 2 journées sans tabac par semaine – la transition se serait faite en douceur. Et il est vrai que le gouvernement n’a pas communiqué sur cette mesure durant un an. (C’est mal tombé avec la présidentielle). Espérons que cela se passera aussi bien que dans les entreprises et que les patrons d’établissements auront suffisamment peur des contrôles pour faire appliquer la loi.

  • 4 Tintin // Jan 2, 2008 at 11:48

    60000 pubs, plus de 60 millions d’habitants = « presque un pub par habitant »? – ce doit être une licence poétique.

    Côté odeurs, il n’y a pas que la transpiration dans les discothèques: il faut ajouter les relents âcres des moquettes de pubs imbibées par des années de pintes renversées, les effluves d’eau de Javel échappées des toilettes, les flatulences des buveurs de Guinness…

  • 5 roani // Jan 2, 2008 at 2:33

    Bonjour,
    Une vie sans tabac c’est vrai qu’on se sent mieux! Mais à quand l’interdiction et l’amende contre le stress, les pollueurs, les pets?

  • 6 John Murphy // Jan 2, 2008 at 3:27

    Presque 1 pub par habitant? D’ou vous sortez ça, c’est absolumment ridicule. Si c’est ça la qualité de vos infos sur Londres et le Royaume Uni mieux laissez tomber tout de suite.

  • 7 admin // Jan 2, 2008 at 4:34

    Bon, je vois que certains apprécient peu les images… Il n’existe évidemment PAS 1 PUB PAR HABITANT! soyons sérieux.
    La réelle statistique serait autour de 1 pub pour 1000 britanniques. Après il suffit de se balader dans n’importe quel coin du Royaume-Uni pour voir que le pub tient une place à part dans les villes britanniques. Rares sont les rues sans un pub, même dans les quartiers résidentiels.

  • 8 eve // Jan 2, 2008 at 4:43

    Aujourdhui mon espace vital s’est agrandi considérablement ! Je rencontre une copine dans une rue de mon quartier (Paris 20 eme) elle me propose d’aller boire un thé dans un bistrot du coin ; je ne’y mettais jamais les pieds pour cause d’enfumage et ,oh bonheur innéfable !nous avons pu déguster un five o’clok tea sans être agressées par les rejets de fumée de nos voisins !! je viens de prendre conscience que je vais pouvoir retourner au resto ,dans les cafés après en avoir été privée pendant des années!
    ça me rend heureuse !!

  • 9 suryanarayanan // Jan 2, 2008 at 4:47

    Enfin, les francais vont apprecier certaines qualitees brittaniques. la politesse anglaise au pub dans les magasins, dans le bus…….sont a copier

  • 10 Blue // Jan 2, 2008 at 5:22

    Félicitations pour ta liaison avec Libé et bonne année à toi, mon cher. 😉

  • 11 catzitata // Jan 2, 2008 at 6:19

    désolée il y a des pub ou on fume en angleterre ce qui permet de fumer au chaud

  • 12 anttoine // Jan 2, 2008 at 6:22

    eh ouais encore prem’s les british et c’est vrai que c’est plus agréable d’aller griller sa clope en dehors des clubs et pubs, seul inconvénient l’odeur a l’interieur, les pieds, et autre odeur corporelle mais on cest plus supportable que l’odeur de cigarette. de plus, c’est vrai que les zones fumeur deviennent des lieux de rencontres, pas de musiques, une meme passion, dans le froid, ou au contraire au bon air frais de l’ete
    A paris ce sera plus difficile d’avoir ces lieux courus désormais meme par les non fumeurs (si si ) a cause de l’architecture trop dense et des parisiens qui vivent a proximité des bars et clubs qui seront vite lassées des rassemblement plutot bruyants evidemment juste sous leur fenetre
    et ca c’est ce qui fera vraiment la difference avec london ou bien dublin

    a suivre

  • 13 didier // Jan 2, 2008 at 10:09

    C’est vrai qu’au temps du cannabis et de la coke, sans parler du reste, la clope, çà fait vraiement ringard!

  • 14 Gex // Jan 3, 2008 at 12:10

    Triste triste, d’aller en club sans même pouvoir en griller une. Faudra que j’aille voir ça de mes propres yeux, si je reviens.
    Et oui j’ai quitté ce pays de *** dès la fin de mes études. Là où je suis en asie personne fait ch.. personne et c’est très bien.

  • 15 Marys // Jan 3, 2008 at 3:30

    Pour les mégots y’a le MegoKiller, un cendrier de poche tendance qui vient de votre pays en France.

    tizz
    Marys

  • 16 DangerMo // Jan 3, 2008 at 11:18

    Auriez-vous aussi des stats sur les fermetures de pub depuis l’entrée en vigueur de cette interdiction en grande bretagne (avec des dates étalées suivant les zones géographiques, je suis essentiellement au courant des infos concernant l’écosse pour ma part)… Chaque fois que je remonte vers Glasgow, des gens me parlent de tel ou tel petit pub qui a fermé, grosso merdo une vingtaine depuis l’année dernière (je parle des villages ou petites agglomérations entourant Glasgow). C’est souvent un des derniers lieux de tissu social qui disparait dans les plus petites de ces agglomérations, les gens préférant alors travailler leur cancer du poumon à la maison avec une cannette de Tennents en regardant EastEnders.
    Car tout comme pour certains observateurs français je crains que vous ne fassiez la même erreur en observant la situtation à Londres où les pubs et clubs ont souvent une fréquentation plus urbaine « bobo ». Je m’inquiète un peu plus de la Grande Bretagne d’en bas au même titre que je m’inquiète souvent de la France d’en bas quand une décision nationale est prise à Paris en regard d’une expérience et de projections purements parisiennes sans penser aux différences de comportement de la province, des provinces en fait…

  • 17 matt // Jan 3, 2008 at 11:38

    Je pense qu’il est peut être encore un peu tôt pour mesurer les conséquences en Angleterre (seulement 6 mois contrairement à l’Ecosse et l’Irlande) mais le processus des petits pubs qui ferment tient aussi à une concurrence des grosses chaines de pub, même dans les villes moyennes, après la clope c’est la goutte d’eau j’imagine.

  • 18 Flo // Jan 4, 2008 at 10:54

    ce blog est d’une banalite deconcertante..actualites, aucun sens du decale, pas tellement d’humour. tres francais quoi. dommage il ya tellement a dire sur londres ses habitants et ses coutumes.. dommage.

  • 19 Eugenie // Jan 5, 2008 at 11:30

    Tiens un de ces frogs qui traînent leur accent rigolo dans Londres..
    Heu Mister, y’a pas un pub par habitant, loin de là, beaucoup ferment depuis quelques années. Ensuite ce sont dans les quartiers huppés que l’on trouve le plus de pubs, et encore… Par contre il y a beaucoup de restaurants, enfin ce qu’ils osent appeler restaurant. Coté fumette, c’est facile il faut fumer chez soi ou dans son jardin. Une commune (riche) de Londres a même essayé de coller de PV à ceux qui jettent leur mégots dans la rue. Mieux il est envisagé d’interdire la cigarette au volant.
    Le Royaume Uni est toujours aussi amusant aux yeux d’une frog (mot interdit et désobligeant, voir puni par la loi car raciste).
    Gold save the Queen.

  • 20 BehindTheMoon // Jan 8, 2008 at 3:01

    Les Français sont peut-être juste plus râleurs ? Plus négatifs dans leur conception des choses ?

  • 21 nick // Jan 9, 2008 at 10:27

    ou bien certains sont juste moins moutonniers, plus à cheval sur les libertés individuelles, porteurs d’autres valeurs que la réussite financière et la bien pensance ? d’ailleurs c’est pt-être pour ça que tant d’anglais viennent se faire soigner en France, y passer leurs vacances ou y finir leurs jours ?…

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